LE MEDECIN
(Chanson composée par Edmond Leroy à l'occasion du mariage de son cousin Laloux avec Marie le Maire)
Ecoutez une belle histoire
que je vais ici raconter
C'est vraiment à ne pas y croire
mais je ne sais pas inventer
On y voit comment sans enclume
on y forge un aimable lien
On y voit comment on allume
l'antique flambeau de l'hymen
Il était une jeune fille
et je puis le certifier
elle était bonne autant que belle
gentille fille à marier
A tous elle paraissait charmante
et plus d'un soupirant d'amour
séduit pas sa grâce touchante
dans le bois bourdonne à l'entour
Mais l'histoire ici nous rapporte
qu'un jour arrive le cousin
demande comment l'on se porte
simple propos de médecin
Donnez-moi votre main, Marie
Eh... le poul est précipité
Ne sentez-vous pas, je vous prie
que le coeur est precipité
Non, ce n'est pas une migraine
si j'en crois le diagnostic
mais dans le coeur, je vois sans peine
qu'il fait tic tac, tac et tic
Ah vous comprenez la tactique
du cousin, et voila comment
dans l'occasion s'applique
son art au plus doux sentiment
Que faire, il fallait bien se rendre
Marie avait lu dans son coeur
Il était trop tard pour reprendre
ce qu'on donnait avec bonheur
N'est-ce pas une belle histoire
que je viens de vous raconter
C'est vraiment à ne pas y croire
mais je ne sais pas inventer
Si quelque jeune demoiselle
qu'aimerait jeune garçon
à ses voeux se montrait rebelle
qu'il profite de la leçon
la voici tout à son usage
c'est qu'à l'exemple du cousin
pour l'obtenir en mariage
qu'il aille demander sa main
Maintenant si j'ai bonne mémoire
Hippocrate, chapitre deux
dit qu'après chanter, il faut boire
boire encore du vin généreux
Jeunes époux, que votre vie
s'écoule en de longues amours
en ce verre, il n'est pas de lie
qu'il soit l'image de vos jours